Une journée-type à Palotchka
(ceci est un canevas qui, comme l'école, est en constante évolution)
Les décisions importantes concernant le collectif sont prises par consentement au sein d’un système sociocratique.
En sociocratie, une décision est prise s’il n’y a aucune objection importante et argumentée qui lui est opposée. Toutes les décisions ne sont pas forcément prises en collectif, notamment pour la gestion courante des affaires.
Tous les membres du Conseil d’Ecole (jeunes et adultes) sont soumis à des règles et des obligations établies en commun. La participation au Conseil d’Ecole n’est pas obligatoire. Chaque membre du Conseil d’Ecole possède une voix délibérative égale à celle des autres. Toutes sortes de questions sont abordées en Conseil d'Ecole, l'utilisation des smartphones, le fonctionnement du ménage fait en commun, etc...
L’atmosphère de liberté, respect, justice et confiance, qui est au coeur de la culture de l’école, est un objet de grande vigilance, et nous attendons de chaque membre qu’il/elle assume sa part de responsabilité pour protéger cette atmosphère, notamment par sa participation au Conseil d’École et l'entraide en général.
Quand un conflit apparaît entre deux jeunes membres (désaccord insoluble, insultes, violence physique etc.), le premier réflexe que nous avons est de discuter avec
les deux parties séparément, afin de définir en quoi les points de vue s'opposent, et de dégager l'origine dudit conflit.
Il arrive parfois que cette étape soit suffisante: les parties se rendent compte qu'il y avait un malentendu, ou qu'il est inutile d'entrer en conflit sur tel ou
tel sujet.
L'étape suivante est la confrontation des deux parties, avec l'aide d'un membre adulte médiateur. On demande à chacun/chacune de donner sa version des faits, de
repérer là où les deux versions ne correspondent pas, et de trouver ensemble un terrain d'entente. Le temps de cette discussion n'est pas limité, il dure le temps nécessaire à toutes les parties
pour y trouver leur compte. Le but de cette étape est d'arriver à une solution qui plaise à toutes les parties prenantes du conflit, et de n'infliger aucune sanction. Une solution ou explication
apportée avec honnêteté et bienveillance sera bien mieux comprise par un enfant que s'il ou elle subit une sanction.
Mais il existe des cas de conflits extrêmes qui nécessitent parfois des réactions appropriées et des procédures plus importantes. Ces conflits extrêmes sont
débattus en "Justice d'École". A nouveau, les deux parties en conflit sont présentes, ainsi que plusieurs médiateurs, et des témoins du conflit (s'il y en a). Le but premier est de mettre en
correspondance les deux versions des faits, et de tomber d'accord sur ce qui s'est réellement passé, afin de trouver une solution juste pour les deux parties en conflit.
Mais il est arrivé que certains conflits soient tels que certaines issues drastiques durent être trouvées: avertissement, mise en demeure, exclusion (temporaire ou
définitive).
Jusqu'ici, ces procédures ont toujours abouti à des solutions. Ces solutions ont des buts précis : que les personnes qui se sentent lésées par une injustice y
trouvent leur compte, que toute personne pouvant être à l'origine d'un conflit ait une explication qui lui permette de comprendre sa faute et d'y remédier par elle-même, enfin que le bon
fonctionnement de l'école ne soit pas altéré par ce conflit.
Certains conflits sont parfois corrélés directement avec les troubles que peuvent présenter les enfants (trouble de l'attention, hyperactivité, formes diverses
d'autisme etc.), et leur résolution implique le travail de l'enfant sur son trouble, ce qui demande du temps et de la patience.